Nous, habitantes et habitants, militantes et militants, agricultrices et agriculteurs, travailleuses et travailleurs, dilettantes, étudiantes, étudiants, parents, enfants du pays d’Arles, nous remercions celles et ceux qui luttent pour défendre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, nous leur adressons un salut solidaire et nous leur témoignons notre indéfectible soutien.
Par leurs actions, leur courage, leur ténacité, ils ont empêché au bénéfice de tous la mise en œuvre d’un projet absurde et mortifère, destructeur de nature et de terres agricoles, qui représente l’exacte contradiction du monde sobre et convivial que nous souhaitons faire vivre dès à présent et transmettre aux générations à venir.
Mais au-delà de ce legs déjà inestimable, par leur créativité, leur intelligence politique, sociale et pratique, leur engagement artistique et culturel, les occupantes et les occupants de la ZAD nous ouvrent la voie sur des façons radicalement nouvelles d’habiter le monde. Leur résistance c’est aussi la nôtre. Leurs espoirs et leurs actes sont des fenêtres qui s’ouvrent à toutes et à tous. En saccageant la ferme des 100 noms et plusieurs autres lieux de vie, de travail et d’échange de la ZAD, c’est tout un champ des possibles à la fois désirables et nécessaires que le gouvernement détruit.
Le vieux monde se cabre et se défend. Il a pour ça le pouvoir, l’argent et les armes. Mais les mondes nouveaux résistent, se ramifient, s’étendent. Ils ont pour eux la solidarité, la créativité et la joie. Il n’y a même pas à choisir son camp, les puissants se moquent bien de ce que l’on pense de leur violence. Il faut choisir son campement, pour qu’à Notre-Dame-des-Landes, à Bure, dans les forêts de Roybon, sur les places des villes et dans les jardins publics, dans les écoles, dans les têtes et dans les cœurs, fleurissent des milliers de cabanes sauvages.
Nous appelons à la fin des expulsions et au retrait des forces policières de la ZAD pour que l’extraordinaire énergie accumulée dans la lutte puisse, maintenant que le spectre de l’aéroport est passé, s’épanouir pleinement et montrer à toutes et à tous les audaces et les alternatives dont elle est porteuse. Ce n’est pas en deux mois de concertations biaisées ni par la violence policière et sous la menace de blindés et de pelleteuses que les nouvelles formes de vie et de communs dont nous avons tant besoin pourront s’épanouir. Pour nous, la ZAD n’est pas une zone de non-droit. Elle est un lieu d’espoir, de création et donc de pleine légitimité.
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